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Photo du rédacteurKarl Bedard

SÈCHE-MAINS OU SERVIETTES EN PAPIER : QUEL EST LE MEILLEUR CHOIX ?

Je me fais souvent poser la question suivante : est-il préférable de proposer du papier ou des sèche-mains dans les toilettes publiques ? Quelle est la solution la plus hygiénique ? Voici quelques éléments de réponse qui vous permettront de prendre une décision éclairée.



On le sait : les mains sont un important vecteur de dissémination des bactéries. Leur lavage constitue donc un enjeu crucial pour lutter contre la propagation des maladies. Aussi, lorsque vient le temps de se laver et se sécher les mains dans des toilettes publiques, on est porté à se demander s’il est plus efficace et hygiénique d’utiliser un sèche-­mains ou du papier, puisque les deux systèmes sont souvent proposés. De plus, il a été prouvé que le séchage est une étape cruciale, car les microbes sont plus susceptibles de se transmettre par une peau humide que par une peau sèche.


CHASSER LES GERMES RÉCALCITRANTS


Au cours des dernières années, plusieurs études ont porté sur les questions d’hygiène et de salubrité dans ce domaine. Les chercheurs se sont demandé si nos mains sont plus propres lorsque nous les séchons avec du papier plutôt qu’à l’air chaud. Les résultats font réfléchir. Une équipe de scientifiques de l’Université de Westminster, au Royaume­Uni, a conclu que se frotter les mains avec du papier après les avoir lavées était la meilleure façon de réduire et d’éliminer les bactéries qui pourraient encore s’y trouver ; sur les mains séchées de cette façon, on observait une proportion inférieure de germes, de l’ordre de 77 %.


Inversement, le séchoir a plutôt contribué à augmenter la quantité de bactéries sur les mains, de 254 % pour les systèmes à air chaud et de 42 % pour les appareils à jet d’air.


ÉVITER LA PROPAGATION DES BACTÉRIES


Mais il y a pire : les sèche­-mains ont tendance à propager les bactéries dans l’air, contaminant les autres utilisateurs et les toilettes elles mêmes. Les séchoirs à jet d’air seraient même particulièrement nocifs à cet égard. La même étude réalisée par l’équipe de l’Université de Westminster démontre que ce type de système projette une grande quantité de germes à une distance de 0,25 m. Même à trois mètres de l’appareil, on trouve encore des bactéries, et ce, dans une proportion 500 fois supérieure à celle que génère un sèche­-mains à air chaud.


Autre constat troublant, le séchoir à jet d’air répand dans l’environnement 1 300 fois plus de germes pathogènes que la simple serviette en papier, alors que 70 % de ces micro-organismes se retrouvent à la hauteur du visage d’un jeune enfant. Le séchoir à air chaud, quant à lui, en propage 60 fois plus comparativement au papier.


Mais ce n’est pas tout : utiliser un séchoir à jet d’air fait en sorte que les bactéries demeurent en suspension dans la pièce dans une proportion 50 fois supérieure à celle d’un système à air chaud. En outre, les germes restent longtemps dans l’air : au ­delà de 15 minutes.


Une autre recherche réalisée par des scientifiques de l’Université du Colorado, aux États-Unis, a révélé que ces microbes pourraient aussi être dispersés dans les édifices par l’intermédiaire des systèmes de ventilation, puis déposés sur les mains à cause des sèche-mains. Les appareils eux-mêmes seraient aussi de véritables « réservoirs » à bactéries pathogènes, qui doivent être régulièrement et rigoureusement nettoyés et désinfectés. D’ailleurs, nous incluons ce nettoyage dans le devis que nous présentons à nos clients lorsque les salles de toilettes de leurs édifices comportent de tels systèmes.


Bref, en raison de son action mécanique, le geste d’essuyer ses mains avec des serviettes de papier après les avoir lavées demeure de loin la mesure la plus hygiénique !

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