Au Québec, dans toute organisation, le Plan de mesures d’urgence (PMU) est un document obligatoire, prescrit par le règlement sur la santé et la sécurité du travail (RSST), pour pouvoir rapidement intervenir en cas de crise. L’objectif principal est d’abord de protéger les personnes, les installations et l’environnement mais aussi de minimiser les impacts économiques et de permettre la reprise des opérations de l’entreprise le plus rapidement possible après une situation d’urgence.
Plusieurs organisations considèrent le PMU comme un mal nécessaire bien que l’employeur ait des obligations légales en vertu de la Loi, notamment :
s’assurer que l’établissement sur lequel il a autorité est équipé et aménagé de façon à assurer la protection du travailleur (Art. 51.1);
contrôler la tenue des lieux (Art. 51.4);
contrôler et éliminer les risques (rapport avec le PMU) (Art. 51.5);
prendre les mesures de sécurité contre l’incendie prescrites par règlement (Art. 51.6);
former adéquatement les employés pour qu’ils aient l’habileté et les connaissances requises pour accomplir de façon sécuritaire le travail qui lui est confiés, (Art. 51.9).
Toutes ces obligations visent à réduire le risque de lésions professionnelles mais aussi à prévenir certaines situations d’urgence (incendie, explosion, déversement, etc.) qui pourront être rapidement neutralisées grâce au PMU.
En conformité avec le PMU, l’employeur doit aussi prévoir la formation des secouristes et des travailleurs, et ce, sur tous les dangers propres à l’organisation. Au terme de ces formations, tous les employés devraient être sensibilisés à l’importance d’appliquer rigoureusement les procédures prévues dans le PMU. Ils devraient également pouvoir interpréter correctement les signaux du système d’avertissement, c’est-à-dire distinguer la préalarme de l’alarme pour savoir à quel moment évacuer les lieux et surtout dans quelle direction et par quelle sortie.
Les employeurs peuvent être imputables lorsque des accidents graves ou mortels surviennent sur les lieux du travail. La négligence au niveau des équipement et des mesures d’urgence peut entraîner des accusations d’homicide involontaire et de négligence criminelle.
Votre entreprise s’est-elle dotée d’un bon plan de mesures d’urgence? Est-il révisé minimalement une fois par année? Est-ce qu’il vous permet de réagir adéquatement à toutes les éventualités qui pourraient survenir dans vos bâtiments? Est-il bien communiqué au sein de l’entreprise? Est-ce que vos répondants ont reçu les formations nécessaires aux interventions qu’ils auront à effectuer? Est-ce que tous vos équipements de protection en cas d’incendie sont inspectés régulièrement, tel que prévu selon le code du bâtiment? Est-ce que les bris et les non-conformités sont relevés et corrigés? Des exercices de simulation ont-ils été conduits afin de tester vos procédures?
En tant qu’employeur, connaissez-vous bien vos responsabilités légales? En droit, il existe un important principe selon lequel « nul n'est censé ignorer la loi ». Malgré cette épée de Damoclès suspendue au-dessus d’eux, plusieurs gestionnaires responsables du PMU sont enlisées dans une immobilité déconcertante. Les suivis et les contrôles en prévention et en sécurité sont souvent repoussés en raison d’un manque de temps, d’une gestion quotidienne accaparante ou de l’absence d’une ressource interne qu’y est dédiée.
L’impact de la pandémie illustre parfaitement l’importance d’être prêts et d’avoir un plan avant qu’une urgence ou une crise nous frappe. Alors que la plupart des immeubles sont désertés, que l’ensemble de la population attend impatiemment la levée des restrictions en lien avec la crise sanitaire et souhaite un retour rapide à la normal, le moment est opportun pour revoir la sécurité de votre immeuble ou de vos installations, pas seulement au niveau sanitaire.
Comments