Note : Ceci est une chronique technologique. Elle n’a pas pour but de faire la promotion ou la vente d’un outil ou d’un produit en particulier. ValkarTech est une firme indépendante de consultants en hygiène et salubrité. À ce titre, toute nouvelle technologie qui concerne l’entretien sanitaire nous intéresse et il nous fait plaisir de partager nos trouvailles.
Vous savez, lorsqu'on occupe une position de consultant et qu'on ne vend aucun produit, il nous arrive parfois d’avoir la chance d'être sollicités pour tester plusieurs nouveautés. C’est ainsi que la semaine dernière, j'ai eu l’opportunité de faire l’essai d’une lampe très spéciale, qui permet d’éclairer l’invisible !
En tant qu'auditrice professionnelle certifiée par l’ISSA, je m’intéresse à tous les moyens qui sont disponibles sur le marché pour vérifier la qualité de l'entretien sanitaire et les techniques de travail.
Depuis que nous évoluons en pleine pandémie, nous sommes maintenant tous convaincus que nettoyer uniquement pour la propreté visuelle n'est plus suffisant. Il faut désormais nettoyer pour la santé et pour y arriver, il faut nettoyer bien au-delà de ce que nous pouvons voir. Nous avons besoin de plusieurs options dans notre coffre à outils d'auditeurs et de formateurs pour promouvoir, vérifier, améliorer et encourager les équipes d'entretien sanitaire. Pour ce faire, nous avons recours à différents types d’audits.
Nous avons le choix parmi l'inspection visuelle, les audits de fluorescence, les audits d’ATP qui ont fait l'objet d'une chronique précédente, il y a aussi les outils plus avant-gardistes, moins courants, moins connus qui émergent et qui deviendront assurément des outils complémentaires pour ceux qui désirent nettoyer pour la santé.
Il faut bien saisir que pour nettoyer pour la santé, il faut aller au-delà de ce qui est visible. J'en ai eu grandement la preuve avec cet essai.
Pour notre expérience, nous avons choisi un endroit qui n’avait pas été nettoyé depuis un petit moment mais qui était quand même utilisé. Le représentant me remet l’appareil dans les mains : elle ressemble à une grosse lampe de poche de camping, pas trop encombrante, je suis un peu sceptique...
« Vous allez vraiment me faire voir des germes, le biofilm et les saletés avec cet instrument ? Sérieusement ? » Le représentant me confirme aussitôt que cette lampe est conçue de plusieurs lampes de longueurs d’ondes UV différentes qui permettent d’éclairer les germes, les biofilms et les saletés. Apparemment qu’il sera même bientôt possible de déterminer quel type de germes est décelé sur les surfaces selon la couleur de la fluorescence émise.
Ok, je suis prête et je me prête au jeu, armée uniquement de la lampe et de mon cellulaire pour prendre des photos qui pourront témoigner de mes observations. Au départ, toutes les surfaces choisies nous semblaient raisonnablement propres et auraient probablement été considérées comme conformes lors d’une inspection visuelle traditionnelle, mais dans l’invisible, une tout autre réalité nous attendait… et comme une image vaut mille mots, à vous de constater.
C’est dans un mélange de surprise, de dégoût, de fascination microbiologique, d’interrogations et le cerveau roulant à pleine vitesse que je remercie le représentant de m’avoir fait voir au-delà du visible, voir au-delà du réel ! Dès son départ, je valide avec mon équipement personnel, ma super lampe UV de 150 watts, pour vérifier si elle ne ferait pas la même chose... non, rien n’allume...
Combien de techniques de nettoyage, d’outils et de produits pourrons-nous valider ou au contraire invalider avec ce nouvel outil ? Dans quelle mesure cette possibilité de voir de grand espace, au-delà du visuel aussi rapidement et surtout “en direct”, sans artifice ou analyse compliquée, changera nos habitudes et servira à améliorer la qualité du nettoyage ?
Depuis le début de la pandémie, nous avons eu l’occasion d’analyser plusieurs nouvelles technologies permettant de “voir” les germes. Certains appareils étaient compliqués et difficiles à utiliser...mais cette fois-ci, je crois fermement que pour la formation en hygiène et salubrité, pour le contrôle de la qualité et pour la recherche de problématiques d’éclosions (recherche d’une source de contamination), nous verrons de plus en plus souvent cet outil dans l’avenir. Seuls quelques bémols : il faut une noirceur importante pour faire notre validation, ce qui n’est pas toujours possible selon l’environnement, et le coût est tout de même important quoique raisonnable si on compare avec le prix d’un appareil ATP ou des autres solutions dans la même optique.
Cette lampe sert déjà dans le domaine alimentaire pour faire la recherche de contamination due à des biofilms. J’aurai eu le plaisir de tenir la première génération de cette lampe dans mes mains… En effet, une version avec appareil photo intégré est en cours de production. Imaginez maintenant son utilité dans les milieux de soins, les garderies et écoles, les résidences pour personnes âgées, etc.
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